La tarification sociale de l’eau à Libourne est-elle vraiment sociale ?

La ville de Libourne a récemment adopté une tarification progressive de l’eau qu’elle a qualifiée de sociale  (voir article du journal « Charente Libre » du 16 juin 2011).

Cette tarification repose sur le principe que les premiers m3 consommés correspondent à un besoin vital (au prix extrêmement modique), alors que les tranches de consommation les plus élevées sont considérées « de confort » (au prix pénalisant) :

• De 0 à 15 m3          -> 10 centimes le mètre cube
• De 16 à 120 m3      -> 70 centimes le mètre cube
• De 121 à 150 m3     -> 75 centimes le mètre cube
• Au-delà de 150 m3   -> 83,5 centimes le mètre cube

Si cette initiative est louable dans le sens où elle encourage les économies d’eau, elle n’est pas sans avoir des effets pervers d’un point de vue social.

Ce type de tarification ne prend en effet pas en compte la composition du foyer, et va défavoriser les familles nombreuses dont la consommation d’eau est élevée.

A contrario, elle bénéficiera aux résidences secondaires ou aux activités tertiaires (bureaux, commerces..) dont la consommation d’eau est faible le plus souvent.

On ne peut que se féliciter par contre de la décision de la ville de Libourne de mettre en place un fonds de solidarité à hauteur de 1% des recettes du service de l’eau pour aider au financement des factures d’eau des situations sociales les plus difficiles.

C’est ce type de solution qu’a choisi la SEMEA depuis 2002 en abondant le Fonds de Solidarité logement de la Charente (FSL) par un montant important et en mutualisant son versement.

Il est rappelé que le FSL Charente attribue des aides et des prêts pour financer les loyers, les factures d’énergie et d’eau en fonction de critères équitables de ressources et de composition de la famille.

Son budget s’est élevé à 1,6 millions € en 2010.