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« Plan eau, le point sur les rendements »

Le Plan Eau publié par le gouvernement en avril 2023 met l’accent sur l’amélioration du rendement des réseaux d’eau, avec l’objectif de réduire les fuites (point n°14).

Extrait :14. Face aux investissements importants à faire pour réduire les fuites (notamment dans 170 collectivités qui ont des taux de fuites supérieurs à 50%), 180 millions d’euros par an d’aides supplémentaires seront versées aux agences de l’eau

Mais qu’est-ce que le rendement de réseau ?

C’est le ratio entre les volumes consommés par les abonnés et le volume produit en sortie des usines de production d’eau potable.

Un bon ratio permet de diminuer la taille des infrastructures (canalisations, stations de production et de pompage, châteaux d’eau), d’utiliser moins d’énergie et de produits de traitement pour le fonctionnement quotidien, et de préserver la ressource pour les autres usages, surtout lorsqu’elle est sensible.

Pour la SEMEA, où en sommes-nous ?

Depuis 2017, nous enregistrons une amélioration constante du rendement de réseau sur le territoire de GrandAngoulême géré par la SPL SEMEA :

2018

2019

2020

2021

2022

80,08%

83,93%

82,24%

83,40%

83,74%

 

Ce ratio de quasi 84% signifie que sur 100 litres produits, 84 litres sont comptabilisés par les compteurs des abonnés du service. C’est un bon résultat par rapport à la moyenne nationale.

Comment atteignons-nous ce résultat très satisfaisant ?

REAGIR, REPARER, RENOUVELER

  • D’abord, grâce à la sectorisation du réseau

En suivant au jour le jour l’ensemble de nos compteurs de sectorisation sur les 1270 km de réseau (Plus de 110 compteurs maillent le territoire), nous détectons au plus tôt la survenue d’une fuite sur les canalisations.

Nos agents spécialisés équipés en matériel de détection parviennent ensuite à la localiser précisément.

  • Ensuite en réparant rapidement les fuites :

Nous réparons plus de 100 fuites sur conduite par an, et autant de fuites sur les branchements. Le respect des contraintes de sécurité (envoi systématique d’avis de travaux urgents aux exploitants des réseaux Gaz et électricité, puis attente du retour des plans) peut nous contraindre à retarder la réparation de quelques heures.

  •  La métrologie des compteurs est aussi un axe de travail important.

 Certains compteurs peuvent ne pas enregistrer l’ensemble des volumes consommés, ce qui entraine mathématiquement une baisse du rendement alors qu’il ne s’agit pas de fuites.

 Nous procédons donc à des étalonnages de compteurs sur des échantillons représentatifs, qui nous permettent de détecter des sous-comptages et de remplacer les compteurs problématiques avant terme (normalement 15 ans de fonctionnement).

  •  En renouvelant les réseaux de façon significative et soutenue

Ainsi, plus de 10 km de canalisation sont remplacés tous les ans sur les communes gérées par la SPL SEMEA (0,8 % du linéaire total). Les canalisations à remplacer sont déterminées en fonction de leur âge et des occurrences de fuite (fuites enregistrées depuis plus de 25 ans sur le système d’information géographique, avec un travail de fond sur la "connaissance patrimoniale", à savoir déterminer précisément les diamètres, les matériaux des canalisations, les positions dans le sol avec une précision à 30 cm, et la date de pose au moins approximative).

Nous tenons également compte des opportunités des opérations de voirie programmées par les collectivités, afin d’optimiser le coût des travaux.

 

Pourrait-on faire mieux ?

Tous les services des eaux de France aimeraient avoir un rendement de réseau de 100%.

C’est un objectif techniquement inatteignable, sauf à changer l’ensemble du réseau, ce qui serait absurde :

  • L’eau « perdue » dans les fuites ne disparait pas, elle retourne dans le milieu naturel,
  • L’effort financier serait insoutenable (le tarif de l’eau augmenterait trop),
  • Le renouvellement avant terme de canalisations qui n’ont pas « fini » leur vie (leur durée moyenne est d’environ 100 ans) serait un gaspillage de ressources naturelles et d’énergie.

Il appartient bien sûr aux politiques de fixer les seuils à atteindre, en fonction du contexte local et de la sensibilité de la ressource, en veillant à trouver un juste équilibre entre un patrimoine performant, la préservation du milieu naturel, les dépenses d’énergie et le prix de vente du m3 d’eau.

Nous poursuivrons pour notre part nos efforts pour maintenir et améliorer ce ratio, en mobilisant de nouveaux moyens si cela est jugé nécessaire.